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JAVIER AGUIRRE- Biofilmographie

Javier Aguirre est né le 13 juin 1935 à San Sébastian (Espagne). Âgé de 15 ans il a commencé à collaborer dans des magazines cinématographiques (tels que Radiocinema, Imágenes, Film Ideal, Nuestro Cine, Temas de cine et autres).

En 1955 il a fondé et dirigé le Club du Cinéma de San Sébastian. En 1956-1957 il a organisé la 3ème Semaine d'Apprentissage Cinématographique, le 1er Cours d'Études Cinématographiques et le Festival National d'Art Cinématographique Amateur.

En 1961 il gagne le prix “Concha De Oro” (coquillage d’or) pour son court-métrage « Pasajes Tres » (passages trois) dans le Festival International de Cinéma à Saint Sébastien. Cette année également le Ciné-club de Saint Sébastien lui rend hommage.

Il habite à Madrid depuis 1956. Il a poursuivi ses études dans le IIEC (Institut d'Expériences et de Recherches Cinématographiques). Il a travaillé comme deuxième assistant de metteur en scène avec Eugenio Martín et César Ardavín. A partir de l'an 1960 il a tourné des court-métrages de façon professionnelle. Il a fait plus de 80 court-métrages. Dès 1964 il commence à faire des long-métrages, une fois encore, il nous faut préciser qu'il a mis en scène plus de 40 films.

En tant que metteur en scène il a travaillé presque sur tous les genres comme des documentaires (España insólita), musical (Los chicos con las chicas), horreur (el jorobado de la Morgue), comédie (Los que tocan el piano), thriller (Volveré a nacer), historique (Dafnis y Cloe), drame (Carne apaleada), films pour enfants (La guerra de los niños) et d'autres.

Il s'agit d'un cas unique d'un metteur en scène qui accomplit des œuvres d'un grand succès commercial sur demande et qui fait des films (court-métrages et long-métrages) d'avant-garde (toujours avec une copie finale en 35 mm) en quête des limites du langage cinématographique. Ses long-métrages d'avant-garde lui ont permis d'adapter les œuvres de Fernando Pessoa (Le marin), Samuel Beckett (Compagnie), Jorge Luis Borges (Le Regret d'Héraclite), Rafael Alberti (Sur les Anges), Seneca (Medea), etc. Il a encore des projets sur les œuvres de Federico García Lorca, Vicente Aleixandre…

Ses court-métrages d'avant-garde/expérimentaux ont remporté bien des prix dans les Festivals de Venise, San Sébastien, Valladolid, Bordighera, Strasbourg ou Bilbao. A partir de l'an 1967 il a radicalisé ses recherches en réalisant un groupe de court-métrages appelés « Anti-cine » (Anti-cinéma), les possibilités audiovisuelles du cinéma sont explorées en visant plus particulièrement l'abstraction.

En 1971 il publie un livre intitulé « Anti-cinéma » (de la maison d'édition Fundamentos), dans lequel il résume ses théories cinématographiques. A partir de 1972 il continue de développer sa ligne expérimentale et fait passer ses films d'avant-garde dans les ciné-clubs et dans les filmothèques en Espagne et à l'étranger.

Sous l'épigraphe "Le cinéma à la ville", le 13 juin 1972 il donne la première des « Pluralidades seis, un espectáculo callejero en plena Verbena de San Antonio » (Pluralités six, un spectacle en plein air pendant la Kermesse de Saint-Antoine), avec la projection simultanée de six films d'avant-garde à l'aide de six projecteurs placés « en épi » de façon à permettre aux passants fortuits de choisir exclusivement de visionner l'un des projecteurs ou de profiter des contrastes qui se produisent entre chacun d'eux.

Dès 1980 il élargit son expérience lors des long-métrages en réalisant le film « Vida Perra » (Vie de chien) avec un seul personnage. La star Esperanza Roy a remporté sept prix pour son rôle dans ce film. Javier Aguirre continue depuis lors à mettre en scène des productions mainstream sur demande ainsi que du cinéma expérimental. Entre ces films expérimentaux, il faut citer « Continuum » une œuvre tournée le long d'un seul plan sur la production littéraire de Fernando Pessoa avec la caméra travaillant sur un mouvement continu et imperceptible.

Le 13 février 1981 il signe la Déclaration Constitutive de la FERA (Fédération Européenne de Réalisateurs de l'Audiovisuel) en tant que représentant de l'Espagne accompagné de Luc Moullet (France) et de Peter Fleishmann (Allemagne).

Du 17 octobre 1987 au 6 décembre le film Uts Cero est passé de façon ininterrompue dans le Stedelijk Museum à Amsterdam dans une salle exclusive au sein de l'Europalia en même temps que les œuvres de Christian Boltanski, James Coleman, Jan Fabre, Gilbert and George, Rebecca Horn et Jannis Kounellis.

En 1992 il publie le livre « La trace du Cinéma Américain dans le Cinéma Espagnol » comme une partie de l'œuvre collective « La Trace de l'Amérique en Espagne » publié par la Generalitat Valenciana.

De 1992 à 1994 il met en scène le monologue théâtral « I love Shirley Valentine » de Willy Russell avec la star Esperanza Roy. Cette pièce a été représentée dans plus de cent villes et a remporté les prix de Best Performance (la meilleure performance) à Bilbao et le Best Show (le meilleur show) à Alicante.

En 1995 il commence à tourner le film « Cinéma/100 », un film dont le tournage n'est pas encore fini à cause de sa complexité. La Semaine du Cinéma expérimental de Madrid lui rend hommage aussi cette année ainsi que la Semaine de Cinéma Espagnol d’Estepona (Malaga, Espagne). En 1997 il s'occupe de la direction du 1er Festival International de Cinéma à Madrid sur lequel le CSIC (Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques) et la Semaine du Cinéma Expérimental ont publié un livre intitulé « Entre l'avant et l'après de l'Anti-cinéma » écrit par Francisco Ayala, Javier Maqua, Pablo del Barco et Javier Maderuelo.

En 1997 il fait passer à la Filmoteca Española (Filmothèque Espagnole) le court-métrage « Sin Film II » (Sans film II) dans lequel on se sert du projecteur de 35mm et de l'écran tandis que l'on se passe du film. Sur l'écran, ce sont des formes « improvisées » qui se projettent devant la lumière du projecteur. La musique est créée en art direct par Javier Maderuelo et Jesús Villa Rojo. En 1997 se tient également une autre séance, qui évidemment ne peut jamais être égale, au sein du Musée des Beaux-Arts de Bilbao, cette fois avec la collaboration d'Alberto S. Insúa et de Pedro López.

En 1998 il tourne une vidéo pour un show audiovisuel projeté comme une semaine sur les rues, un hommage à Miguel de Unamuno dans la ville de Salamanca qui a été écrit par le professeur d'université Daniel Sánchez.

En 1999-2000 il tourne le long-métrage « Voz » (Voix) une adaptation de l'œuvre « Compagnie » écrite par Samuel Beckett dont le rôle correspond cette fois à Fernando Fernán Gómez. Ce film a été tourné en une seule prise sans aucun mouvement (et comme d'habitude en 35 mm).

En 2000, deux livres sont parus : « Mis Conversaciones con Javier Aguirre y Esperanza Roy » (Mes conversations avec Javier Aguirre et Esperanza Roy) par Juan Julio/ Ediciones Fancy et « Novela/Cine : Vida Perra » (Roman/Cinéma : Vie de Chien) contenant le script de « Vida Perra » et les dissertations de Camilo Jose Cela, Carmen Laforet, Jorge Guillén, Terenci Moix, Emilio Sanz de Soto, etc.

En 2001 il tourne « Zero/Infinito » (zéro/infini) une perfection de ses innovations personnelles dans le mouvement continu de la caméra dans laquelle les transformations de taille et de couleur sont absolument imperceptibles. Les paroles littéraires de plus de 100 écrivains classiques et contemporains ont été incluses.

En 2002-2003 il arrive à compléter « Variaciones 1/113 » (Variations 1/113) un film dont les stars sont Javier Bardem et Inés Sastre sur un poème de Jorge Luis Borges. Le poète a enregistré les paroles de ce poème de sa propre voix exclusivement pour ce film. Ce n'est qu'une seule prise répétée 113 fois mais qui à chaque reprise nous semble différente à cause des multiples transformations qu'elle subit : analogiques, digitales ou les deux.

Le suivant long-métrage intitulé « Dispersión de la Luz » (la dispersion de la lumière), a été réalisé en 2005 et s'inspire des poèmes de Rafael Alberti « Sobre los Ángeles » (sur les anges) Cette œuvre nous montre une structure visuelle complexe avec plus de mille prises manipulées.

« Médéa 2 » a été tourné en 2006. Ce film est basé sur la pièce de Seneca et combine le texte classique et son adaptation comme une danse.

Son dernier film complet est « Sol », un documentaire sur la Puerta del Sol à Madrid (Porte du Soleil) avec deux périodes temporelles opposées, l'une tournée par Javier Aguirre en 1967/1970 en noir et blanc et l'autre tournée récemment en couleur.

Pendant six ans il a présidé le jury international au Festival appelé « Abstracta », qui suivant le design de Massimo Pistone, s’est tenu à Rome depuis l’an 2006 jusqu’en 2011.

Il est entrain de finir un autre documentaire appelé « Latidos » (battements de cœur) sur 13 villes différentes autour du monde.

Ses court-métrages « Anticine » (anti-cinéma) ont été achetés récemment par le Musée d'Art Contemporain « Reina Sofía » (Reine Sophie) de Madrid et sont passés comme une partie de la collection permanente.

En 2013, c’est le PNR qui lui rend hommage (plate-forme de nouveaux réalisateurs) ainsi que l’Association d’Historiens du Cinéma, respectivement à Madrid et à Bilbao. Roberto Terán publie un livre et le spécialiste dans l’œuvre de Javier Aguirre, Antonio Peláez tourne un film dont le titre est « Cómo empezar una película sobre Javier Aguirre… » (Comment commencer un film sur Javier Aguirre…).

Javier Aguirre continue de travailler aussi dans différents projets qui doivent être développés et mis en marche dans un proche avenir.